Dieu nous fait confiance

La fête de l’Ascension signe la confiance inouïe que Dieu nous fait. Une confiance telle que nous n’aurons jamais fini de nous en étonner. En quittant cette terre, Jésus prend un risque énorme : celui de remettre son œuvre de salut entre nos mains. C’est à nous, ses disciples, à nous, son Eglise qu’il revient aujourd’hui non seulement de faire connaître la vie nouvelle offerte à tous dans la Pâques du Christ, mais aussi de la communiquer par l’annonce de l’évangile et par les sacrements. Nous sommes responsables de développement du salut dans le monde de ce temps. Quelle confiance de la part du Seigneur.

La confiance, c’est l’attitude fondamentale de Dieu à notre égard. Il en a été ainsi dès la création du monde. A l’homme qu’il avait créé à son image, à sa ressemblance, et en qui il avait insufflé le souffle de son esprit,  Dieu a confié la terre avec le mandat de la gouverner et de présider à son développement. C’était une délégation, que l’homme devait assumer en relation, en communion avec Dieu. Mais très vite, l’humanité s’étant détournée de Dieu,  le péché a entrepris son œuvre de destruction et de mort.

Dieu pourtant n’a pas abandonné sa création. Il n’a pas retiré sa confiance à l’humanité, comme on peut le voir avec la longue et magnifique histoire du salut, qui va nous conduire des origines jusqu’au Christ. Dieu renoue sans cesse, Dieu appelle, Dieu  embauche,  Dieu veut accomplir son œuvre de salut en partenariat avec l’humanité. C’est ainsi qu’Il veut mener  la création à son achèvement : la pleine communion de vie et d’amour  avec lui.

A l’Ascension, notre Dieu persiste et signe : Avec le départ du Christ, Il se remet de nouveau à distance, comme il l’avait au jour de la création. Non pas pour délaisser, mais pour mieux confier. Jésus s’en remet à nous pour l’avenir de son œuvre. Certes, il nous promet sa présence chaque jour.  Il insuffle son Esprit comme au jour de la création. C’est avec lui, en Lui. Mais c’est bien l’homme qui a la responsabilité de déployer le salut dans l’espace et dans le temps. C’est dans une communion de vie et d’amour avec le Christ, bien sûr,  mais où nous ne sommes en rien spoliés de notre liberté, de notre responsabilité. Il fallait bien être Dieu pour avoir une telle qualité de relation avec l’humanité.

Laissons-nous bouleverser par cette attitude de Dieu à notre égard. Qu’elle nous touche assez pour nous soutenir dans notre désir d’être à la hauteur et de ne pas décevoir celui qui nous fait une telle confiance.

B.C.