Mais leurs yeux étaient empêchés de le voir…

Durant la semaine de Pâques, nous lisons le récit des pèlerins d’Emmaüs, ces deux disciples de Jésus, qui tournent le dos à Jérusalem et qui s’éloignent tristes et découragés à cause de la mort de Jésus. Ils ne savent pas encore que le Christ est vivant. Le Seigneur ressuscité les rejoint sur la route, mais leurs yeux sont empêchés de le reconnaître. Ils ne le reconnaissent pas parce que leur cœur est fermé. Ils sont tellement « rivés » à l’échec qu’est pour eux la croix de Jésus, qu’ils ne peuvent pas imaginer autre chose. Il va falloir beaucoup de douceur, de tact, de pédagogie au Seigneur pour les amener à la découverte de sa résurrection.

Ce récit me parle et me touche. Car le Seigneur ressuscité marche aujourd’hui encore à nos côtés, sur la route de nos vies ; mais nos yeux sont souvent empêchés de le reconnaître. Nous sommes nous aussi attristés par la victoire apparente du mal, du péché, de la mort. Ici, c’est la maladie ; là, c’est le chômage ; là encore, le deuil ; ou la violence humaine … Bref les raisons de nous décourager ne manquent pas. Pourtant le Seigneur est là. Il l’a promis : « Je suis avec tous les jours jusqu’à la fin des temps. »

Jésus chemine avec nous et nous offre de partager sa victoire sur la mort. Non, pas de façon spectaculaire, miraculeuse, comme nous le rêvons trop souvent, comme si Jésus  était la bonne fée des contes de notre enfance… Mais en nous faisant signe… Ici, un coup de main inattendu. Là un témoignage qui nous réconforte. Là une chaîne de solidarité qui se met en place … Alors il faut que nos yeux s’ouvrent pour voir et reconnaître sa présence.

Essayons de lever les yeux ; ne restons pas repliés sur nous-mêmes ; regardons autour de nous, soyons attentifs : il y a des signes à voir. Jésus se donne à voir dans les rencontres, les évènements, les circonstances qui émaillent notre vie. Jésus montre gentiment aux disciples d’Emmaüs qu’ils sont « des cœurs sans intelligence (l’intelligence de la foi) et des esprits lents à croire ». Et il se met à les instruire. Et si nous nous laissions instruire tout au long de ce temps pascal, par la Parole de Dieu, par l’enseignement de l’église, par le partage de nos frères croyants pour que nos yeux s’ouvrent et que nous puissions mieux discerner la présence de Celui qui vient à nous redonner vie. Bonnes fêtes de Pâques.

B.C.